Cela ne vous aura pas échappé : l’hybride et l’électrique ont la côte. Du moins, depuis certaines années, la presse et la publicité du marché de l’automobile n’ont d’yeux que pour ces motorisations.
Le mardi 14 février, le Parlement européen a voté favorablement (340 pour et 279 contre) le projet de réglementation mettant fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035. Aujourd’hui, seul 1,5 % du parc automobile est électrique. Un chiffre qui devrait augmenter progressivement. Un rythme qui reste pourtant insuffisant pour atteindre la neutralité carbone du parc d’ici 2050. Les spécialistes restent sceptiques quant à un parc exempt de véhicules thermiques à cette date-là.
Pourtant le défi est de taille : atteindre un parc neutre en carbone en Europe.
I/ Qu’appelle-t-on voiture thermique et voiture électrique ?
L’électrique étant visiblement la solution pour atteindre cet objectif, rappelons les spécificités de voitures thermiques et électriques ainsi que les avantages et les inconvénients de telles motorisations.
Le principe général du fonctionnement du moteur thermique est simple : il reçoit de l’essence, combustible du système d’alimentation carburation. Il réalise une énergie grâce à une compression. Cette combustion est déclenchée par le système d’allumage. Il produit une énergie mécanique disponible au volant moteur. Il rejette des gaz brûlés. Il s’agit de la motorisation standard des véhicules traditionnels, en d’autres termes des voitures dotées de moteurs à essence ou diesel.
Pour fonctionner, ces véhicules utilisent la combustion du carburant. Mais selon le carburant choisi, le fonctionnement est différent. Il y a le carburant essence d’une part, avec lequel, pour le démarrage, c’est la bougie d’allumage qui enflamme le mélange air-essence et enclenche ainsi le moteur. L’avantage des véhicules essence est un coût d’achat et d’entretien plus faible. Mais il faut contrebalancer avec un coût du carburant plus élevé. Il y a le carburant diesel d’autre part, pour lequel, afin de démarrer, la voiture utilise la compression de l’air. L’avantage de ce véhicule est la fiabilité du moteur et des matériaux, qui se répercute également sur le prix d’achat.
L’appellation voiture thermique est assez récente et correspond à la démocratisation des voitures électriques et hybrides. C’est une manière de marquer la différence entre les différentes motorisations.
La voiture électrique quant à elle, fonctionne avec une batterie intégrée, sans boîte de vitesses, sans pistons ni courroies de transmission. Contrairement au moteur thermique, elle n’utilise pas la chaleur comme énergie mais l’électricité. Le conducteur branche sa voiture électrique pour la recharger, à partir d’une source d’énergie électrique externe.
II/ Quelles sont les réelles différences entre une voiture électrique et une voiture thermique
En juin 2023, l’électrique a dépassé pour la première fois la vente de voitures de modèles gasoil dans la vente automobile de véhicules neufs. La part de marché des voitures électriques est passée de 10,7% à 15,1% en un an en Europe. Cette progression est due notamment à la marque Tesla qui a cassé les prix : une électrique sur cinq vendue en Europe au premier semestre porte le logo Tesla.
On pourrait croire que ce type de motorisation est assez récente, or elle existe depuis 1834. Le moteur à explosion, plus complexe, a vu son émergence plus tard, en 1861 alors que la première commercialisation d’un véhicule électrique remonte à 1852. En 1908, Ford lance son modèle T, symbole de l’essence bon marché, de l’accessibilité et de la puissance du moteur thermique. C’est un point de rupture dans l’histoire de la voiture électrique puisque les progrès de l’électrique cèderont au profit des innovations de Ford. Dès 1920, c’est donc le début de l’ère de la voiture thermique accessible à tous alors que l’essence est bon marché.
La voiture électrique n’étant donc pas une innovation récente, il est logique de se demander pourquoi elle revient sur le devant de la scène aujourd’hui. Répond elle à réelles des problématiques que la voiture thermique ne peut pas résoudre ?
Et pour cause, si on entend partout que les voitures thermiques sont amenées à disparaître, elles sont encore bien présentes dans le parc automobile français. Certainement parce que les véhicules électriques comportent de réelles avantages mais que ceux des thermiques restent encore bien plus compétitifs :
On peut donc constater qu’il existe de nombreux avantages et inconvénients dans les deux motorisation à l’heure actuelle. Mais il semblerait qu’un compromis existe, celui de la motorisation hybride.
III/ Le cas des véhicules hybrides : un bon compromis entre l’électrique et le thermique ?
Séduisant sur le papier, la motorisation hybride permet elle de satisfaire les automobilistes qui souhaitent avoir les avantages de la voiture électrique ainsi que les avantages de la voiture thermique ?
Si l’électrique a plus le vent en poupe à l’heure actuelle, les voitures hybrides ont été les premières à être commercialisées auprès du grand public.
Comment ce type de voiture fonctionne t elle ? Un véhicule « hybride » combine un moteur à combustion interne (on dit aussi moteur à explosion ou moteur thermique) et un moteur électrique. Il utilise donc à la fois un carburant (essence ou diesel) et de l’électricité. Le moteur électrique prend le relai du moteur thermique à basse vitesse et permet d’alimenter la batterie grâce à l’énergie stockée lors du freinage ou de la décélération.
On comprend donc pourquoi les consommateurs, sensibles à leur impact environnemental mais ne voulant pas pour autant limiter l’utilisation de leur véhicule, ont été charmés par ses nouveaux véhicules alliant écologie et autonomie.
Pour répondre encore mieux aux critères des consommateurs les constructeurs ont développé deux types de véhicules hybrides : l’hybride rechargeable grâce à une borne que l’automobiliste installe à son domicile et l’hybride rechargeant sa batterie uniquement en roulant.
En ce début du mois d’août 2023, de nombreuses rédactions titre sur la reprise du marché automobile (+ 20 % par rapport à 2022) et indiquent également que les motorisations hybrides continuent à progresser légèrement et représentent 32,3% des ventes depuis le début de l’année, contre 29,4% sur les 7 premiers mois de 2022. Pour autant, dans la réalité des points de ventes, du marché du neuf et de l’occasion, les acteurs ne constatent pas nécessairement un réel emballement sur ces types de motorisations. En outre, certains constatent même des pratiques dans l’utilisation de ces véhicules qui demeurent très problématiques.
C’est ainsi que le n°1 d’agences automobiles, le réseau Ewigo, spécialisé dans la transaction automobile entre particuliers, alerte sur certaines spécificités liées aux voitures hybrides.
Aujourd’hui il est intéressant de constater que la présence de ces nouvelles motorisations soulève bon nombre d’interrogations quant à l’utilisation de ces véhicules. En effet, il est intéressant de remarquer que les consommateurs n’ont pas toujours conscience des bonnes pratiques à instaurer lors de l’acquisition d’un véhicule hybride.
Dans un premier temps, si en 2022 en France, les voitures essence représentaient 39% du marché, 20% les essence hybrides, 8,1% d’hybrides rechargeables et 13% d’électrique, dans le réseau Ewigo on estime qu’en date de juin 2023 la répartition était la suivante : 89,5 % de ventes de véhicules thermiques contre 7 % de véhicule hybrides.
Encore plus étonnant encore est le constat que dresse les plus de 500 ambassadeurs de l’enseigne à travers la France : celui de l’utilisation de ce type de voiture. En effet, si on peut penser que la majorité des acheteurs acquièrent cette motorisation pour des questions environnementales et de consommation, la réalité est tout autre. En effet, les acheteurs d’hybrides ne feraient pas cet acte d’achat dans l’objectif d’effectuer un geste éco responsable. Les automobilistes seraient plus intéressés par les aides financières proposées par le Gouvernement. Ces coups de pouces, à destination aussi bien des véhicules électriques qu’hybrides, peuvent s’élever jusqu’à 7.000 € selon les modèles. Si les particuliers saisissent cette opportunité, les entreprises en profitent elles aussi. En effet, les flottes véhicule entreprise sont elles aussi en pleine expansion grâce à ces aides, leur permettant notamment une exonération de certaines taxes, et des avantages en nature. La Loi d’Orientation des Mobilités a fixé, par ailleurs une obligation pour les entreprises de plus de 100 véhicules d’acquérir un pourcentage minimum de véhicules à faibles émissions (VFE) lors du renouvellement annuel de leur flotte, à différentes échéances : 10% à partir du 1er janvier 2022 et 20% à partir du 1er janvier 2024.
Dans les faits, les ambassadeurs Ewigo relèvent une très mauvaise utilisation des véhicules hybrides lors de la revente. En effet, les limites de l’hybride rechargeable se remarquent donc sur une consommation selon les trajets longs et courts : les consommateurs ne prenant pas en compte ce paramètre utilisent l’hybride comme une voiture simple se “gérant” seule. Or, lorsque la batterie n’est plus rechargée, celle-ci alourdit la voiture et consomme donc plus en thermique.
C’est en ce sens que lors de la revente d’un véhicule hybride celui-ci se retrouve endommagé dû à la mauvaise utilisation de son prédécesseur.
L’enseigne Ewigo est bien plus qu’un réseau de points de vente pour l’accompagnement de l’achat et la vente de véhicules d’occasion entre particuliers. Il s’agit également d’un réseau apportant une expertise sur les sujets de l’automobile. Voici par conséquent ces observations et ces recommandations sur ce type de motorisation.
Tout d’abord les autonomies sont variables d’un modèle à l’autre, bien que la plupart des véhicules indiquent plus de 50 km d’autonomie.
- Le mode de conduite entièrement électrique n’est à privilégier que si la distance du déplacement peut être couverte par l’autonomie de la voiture. Dans le cas contraire, le véhicule passera en mode hybride batterie vide, ce qui fera augmenter les consommations.
- Afin d’optimiser la consommation, lors de trajets longs ou sur des voies rapides, il est préférable de favoriser la conduite thermique plutôt que l’électrique pour ne pas vider la batterie inutilement.
- Pour un stockage de l’énergie électrique optimum il est conseillé de freiner en douceur et de manière continue, ce stockage d’énergie sera utile lors des phases de démarrage.
- Pour éviter de trop consommer surtout en période hivernale, allumer le chauffage lorsque la voiture a déjà parcouru quelques kilomètres permettra de moins consommer d’énergie.
- Pour permettre une gestion plus simple de ces conseils ci dessus, beaucoup de vehicules sont équipés du mode éco, Ce système permet notamment d’améliorer le rendement énergétique en atténuant la pression sur la pédale d’accélération d’ optimiser la consommation à chaque fois que l’on utilise les systèmes de chauffage ou de climatisation. Les économies énergétiques s’élèvent environ à 20%
Suite à toutes ces observations, on peut noter que la course à l’hybride et l’électrique est une réalité mais que dans la pratique, de nombre de paramètres à prendre en considération fait qu’il existe ici une réelle distorsion entre la théorie du marketing, de la législation et la réalité. Récemment encore, de nombreux articles titraient du recul de la mise en place de ZFE dans certaines agglomérations : celles-ci ne seront plus mises en place pour 2025 mais plutôt pour 2030 car les véhicules dit propres sont tout bonnement trop coûteux encore aujourd’hui pour influencer les acheteurs
Enfin, une étude elle aussi très récente, montre que la majorité des automobilistes ayant opté pour la motorisation électrique regrettent leur choix. L’augmentation du prix de l’électricité mais surtout le manque de transparence des tarifs sont passés certainement par là… Quoi qu’il en soit, toutes ces constatations permettent de relativiser la course à l’hybride et à l’électrique !