Véritable vitrine automobile, le salon parisien a su attirer depuis sa création en 1898 des millions de visiteurs. Il est le premier salon automobile international en termes de longévité et de fréquentation, se déroulant tous les deux ans, les années paires, en octobre, au parc des expositions de la porte de Versailles à Paris et en alternance avec le salon de Francfort qui demeure le plus grand en superficie.
Depuis 2018, en raison de la crise sanitaire, cette institution ne s’était pas tenue. Si pour beaucoup le Mondial est l’occasion de voir, de près, de superbes carrosseries, il est aussi le moment pour certains de préparer un futur achat.
1.un événement déserté ou repensé par les constructeurs…
Cela fait déjà quelques années que le secteur analyse que les salons automobiles n’ont plus la cote auprès des constructeurs. Très coûteux pour ces derniers, entre la location de l’emplacement, la logistique et le personnel, être présent sur un salon revient très cher à un constructeur. A lui seul, un stand peut très rapidement coûter plusieurs dizaines de millions car les marques font souvent la course à celle qui pourra le plus impressionner les visiteurs lors de ces événements. Or le nombre de commandes enregistrées sur place est trop faible pour rentabiliser cet investissement. Si quelques ventes pouvaient être opérées ces dernières années, ces salons avaient tout de même plus une vocation commerciale que de ventes. L’objectif ? Faire rêver sa clientèle sur ces lieux d’expositions, une occasion de relever à chaud les réactions face aux nouveaux modèles, de valider les stratégies mises en place ou encore et surtout d’enrichir leurs bases de données de leads qualifiés.
Impressionner aujourd’hui est toujours de mise mais pas à n’importe quel prix ! Si auparavant la puissance, l’opulence et le luxe étaient des notions sur lesquelles les marques s’appuyaient pour séduire, l’actualité et les crises récentes entraînent contrôle des dépenses et une mise en avant de la sobriété pour coller aux nouveaux besoins : cette année sur le salon de Paris nous serons loin des cathédrales que nous avons pu connaître. Des stands donc plus sobres par conséquent, plus proches également du besoin pour les consommateurs de préserver leur pouvoir d’achat, qui garderont tout de même leur vocation de permettre des retombées commerciales dans les mois qui suivront même si d’autres moyens et lieux existent pour les enseignes de nos jours.
2… relocalisé parfois et remplacé par des formes de communication différentes…
En effet, il faut noter dans un premier temps que les modes de communication ont changé et évolué. Depuis plus de 10 ans maintenant, avec l’explosion des réseaux sociaux, la donne a changé, communiquer revient moins cher à ces marques tout en restant tout aussi efficace. Communication au jour le jour, entretien d’une communauté et publicités ciblées sont autant d’outils pour s’adresser souvent et directement aux individus que l’on cherche à attirer. Enfin, certaines marques préfèrent maintenant organiser leurs propres présentations pour ne pas être « noyées » dans le flux médiatique des salons et être sûres d’avoir ainsi une certaine visibilité.
Aussi, de nouvelles localités arrivent sur le devant de la scène, à l’instar de la ville de Lyon. Le Salon de Lyon 2022 qui s’est déroulé au mois d’avril grâce à ses distributeurs auxquels les marques ont apporté leurs soutien, car le salon lyonnais est axé sur la vente plutôt que sur la révélation de nouveaux véhicules. Au Salon de Lyon de nombreuses marques soutiennent les distributeurs que ce soit financièrement ou sur un plan logistique, mais le budget pour Lyon n’a rien à voir avec celui d’un événement comme le Mondial de Paris. A 15 jours de l’ouverture du Paris Motor Show 2022, on sait déjà qui seront les grands absents : Citroën, le groupe Volkswagen entre autres ou encore BMW. Pourtant cette dernière enseigne était présente à l’événement lyonnais…
3… mais qui demeure une grande messe biannuelle avec un tas de nouveautés !
Il y aura des désertions, certes, mais le mondial va tout de même apporter un vent de fraîcheur surtout après plus de 4 ans d’absence. Dans un premier temps, du côté des constructeurs présents à l’instar du Groupe Stellantis. En effet, l’une des marques, Peugeot, présentera son nouveau crossover Peugeot 408, DS ses DS3 Crossback et DS 7 Crossback restylé. Il faudra également compter avec une Dacia, qui profitera de l’évènement afin de faire connaître la dernière étape de la transformation de son identité visuelle. La marque présentera à Paris sa nouvelle identité sur l’intégralité de sa gamme. C’est une étape stratégique pour Dacia et un défi automobile historique : un nouveau design et un territoire de marque incarné au-delà des modèles à découvrir sur le stand. Preuve que le mondial reste un moment crucial pour les acteurs du marché automobile. Il est à parier que Ferrari pourrait être également de la partie et proposer son premier SUV, le Purosangue. Mercedes y sera également avec ses nouveaux modèles, tout comme les constructeurs coréens Hyundai et Kia, etc.
Ce mondial comportera une nouvelle originalité : la possibilité d’essayer des nouveautés automobiles avec 100 voitures à l’essai. Les visiteurs se réjouiront alors d’essayer gratuitement des voitures inédites sur le marché. Il suffira de s’inscrire au bureau d’accueil situé à l’extérieur des halls d’exposition 3, 4 et 6 de la Porte de Versailles. Plus qu’un parcours d’essai, cette édition permettra des balades en bonne et due forme dans le cadre de deux types de parcours, le “Découverte” (20 min) et le “Premium” (40 min). Un interlocuteur expert accompagnera les clients et pourra répondre à toutes leurs interrogations concernant la voiture essayée.
Enfin, pour se réinventer, Paris Motor Show a souhaité également mettre en place des activités pour attirer un public plus jeune. On pourra par conséquent retrouver des nocturnes animées tous les soirs, un stand au sein duquel les stars de Youtube Vilebrequin pourront rencontrer les aficionados de la Fiat 1000tipla ou encore des grands espaces gaming et un grand karting électrique indoor.
Les temps changent, et à l’instar du marché de l’automobile, le Paris Motor Show doit prendre le chemin du renouveau en adéquation avec les attentes actuelles des consommateurs.